Hyères : le Maire excédé par le blog satirique "le Gabian déchaîné"
- petitprincebandol
- 3 févr. 2024
- 3 min de lecture
Le Gabian déchaîné, "un blog pourri" selon le maire d'Hyères Jean-Pierre Giran
Le Gabian déchaîné, un blog satirique, concentre l’attention du microcosme politique hyérois et provoque la fureur de Jean-Pierre Giran.
Jean-Pierre Giran n’a pas de mots assez durs pour se plaindre du Gabian et de l’écho qu’il rencontre.
S’empourprant régulièrement contre "ce blog pourri " qui "additionne tous ceux qui [le] détestent", Jean-Pierre Giran n’a pas de mots assez durs pour se plaindre du Gabian et de l’écho qu’il rencontre.
Convoquant les heures les plus sombres de l’Histoire, il l’a fait en conseil municipal, en conseil métropolitain et l’a renouvelé lors de ses vœux. "Depuis le lendemain de ma réélection, ce blog n’a qu’un objet: c’est moi. Le problème pour le Gabian n’est pas ce que je fais, mais ce que je suis. "
Reconnaissant à contrecœur que "c’est très bien écrit " – trop bien même peut-être pour être l’œuvre d’une seule plume, selon lui – il considère que l’objectif prioritaire du blog – " une officine au caractère haineux" – n’est pas " de contrecarrer mes actions mais de m’atteindre".
"C’est globalement anonyme. Ils se demandent ce qui peut me faire mal. C’est insupportable et quand ils ne trouvent pas à dire sur moi, ils visent ma famille. Ils cherchent quoi? me faire craquer? C’est de l’acharnement. Si j’ai fait des choses répréhensibles comme ils le soutiennent, qu’ils déposent plainte."
Outre la colère contre le Gabian proprement dit, Jean-Pierre Giran confie être aussi passablement furieux contre l’écho du blog sur les réseaux sociaux et les "gens qui me font des grands sourires en ville… mais likent sur Facebook". "Au final, je ne pense pas que ça ait un réel impact sur la population parce que je fais le pari que tout ce qui est excessif est insignifiant. Trop c’est trop!"
Giran vole dans les plumes de la justice... Le Gabian aussi
Dans son bureau de l’hôtel de ville, Jean-Pierre Giran conserve à portée de main le "dossier Gabian". Une pochette où il classe les plaintes déposées et les réponses du Parquet.
"Quand je fais un signalement au procureur, il me répond que les faits constituent bien une infraction mais que le Parquet n’envisage pas une poursuite pénale", s’indigne le maire.
Le ministère public lui expliquerait avoir comme politique de ne se saisir des dossiers de diffamation que lorsqu’ils relèvent de la haine raciale, religieuse ou sexiste. Il invite le maire à lancer lui-même les poursuites en déposant une citation directe avec constitution de partie civile.
Une démarche que refuse d’entreprendre Jean-Pierre Giran, qui déplore de ne pas être soutenu par les autorités. "On parle des menaces qui pèsent sur les maires, mais là, on me répond qu’on ne peut rien faire. C’est scandaleux."
Cette absence de réponse judiciaire, Reynold Ignace l’éclaire évidemment d’une autre lumière. Annonçant avoir entendu parler de dix-sept plaintes contre lui depuis 2020 (émanant d’élus, de fonctionnaires ou de commerçants), il sourit en glissant que beaucoup semblent s’être volatilisées avant d’arriver officiellement jusqu’à lui. "J’ai confiance en la justice et j’ai toujours eu une écoute bienveillante lors de mes auditions. Si je suis un jour condamné pour un des articles, c’est qu’on aura franchi la limite, celle de publier sans avoir vérifié plusieurs fois chacune des sources…"
Prenant un raccourci audacieux, le blogueur estime que s’il n’est pas condamné, c’est parce que ce qu’il écrit est vrai… Mais ne comprend pas pourquoi, s’il dit vrai, la justice ne déclenche pas d’enquête. Un point commun, au final, avec Jean-Pierre Giran!
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